Je me présente, Io.

J’étais une jeune prêtresse d’Héra, mon père était le roi Argos Inachos et de Melia. Une nuit, je rêvai que je devais aller rejoindre Zeus le roi des dieux au lac Lerne. Ayant raconté mon rêve à mon père, ce dernier partit se renseigner auprès des oracles de Delphes et de Dodone, mais seul l’oracle de Loxias donna une réponse qui affirmait que je devais réaliser mon rêve sinon toute la famille risquait de périr foudroyée.

Je me rendis sur les bords du lac et y rencontrai effectivement Zeus. Le dieu impressionné par ma beauté tomba amoureux et s’unit à moi. Mais il fut obligé de me transformer en génisse blanche pour que son épouse ne soupçonne pas l’infidélité de d’Zeus. Héra la femme de Zeus, qui n’était pas dupe de ma métamorphose, demanda à Zeus de me l’offrir. Mais Zeus de temps en temps continuait à me rencontrer en se changeant en taureau. Héra me confia à la garde de Argos (Argos Panoptes, "celui qui voit tous") pour me maintenir à l’écart de Zeus.

J’étais devenue une génisse, je devais manger de l’herbe, boire de l’eau boueuse, dormir sur la terre et j’étais privée de la parole. Mais je conservai encore une chose, ma conscience d’être humain. Ma nouvelle apparence me faisait horreur. Argos avait la particularité d’avoir cent yeux, dont seulement cinquante se fermaient pendant son sommeil. Il m’avait attaché à un olivier dans le bois sacré à Mycènes afin de mieux me surveiller.

Zeus demanda à son fils Hermès de tuer Argos. Hermès alla trouver Argos et parvint à l’endormir en lui racontant une très longue histoire accompagnée du son de sa harpe. Quand Argos finit par s’endormir, Hermès lui coupa la tête. Pour honorer la mémoire de Argos, Héra récupéra ses yeux et s’en servit pour garnir la queue de son animale favori, le paon.

Et pour se venger, elle m’envoya un taon charger de me piquer sans cesse. Affolée et furieuse, je m’enfuis et parcourus de nombreux pays.

Dans ma fuite, je rencontrai Prométhée enchaîné sur le mont Caucase, qui me révéla qu’un jour je retrouverais ma forme humaine et deviendrais l’ancêtre d’un grand héros (Héraclès) auquel lui-même devrait sa propre libération. Je laissai aussi mon nom à la mer Ionienne et au détroit du Bosphore (le gué de la vache), je finis par atteindre l’Égypte où Zeus me rendit ma forme humaine de jeune femme, j’étais heureuse, retrouver son corps le sien... que plaisir ! Zeus promit a Héra de ne plus la trahir ce qui apaisa aussitôt sa colère. Je donnais naissance à mon fils et celui de Zeus, Epaphos. Je restai en Égypte où on me connut plutard sous le nom de ISIS.